Pierre Julié

 

Docteur vétérinaire, Pierre Julié est tuteur depuis 2009. Rencontre.

Quel a été votre parcours, universitaire et professionnel ?
Je suis sorti de l’École Nationale Vétérinaire de Toulouse en 1987. J’ai travaillé en tant qu’assistant au Service de Médecine interne en 88, puis j’ai effectué un CES d’hématologie et biochimie cliniques animales et validé ma thèse de Doctorat Vétérinaire en 89.
En 1988, j’ai créé la première Junior Entreprise Vétérinaire avant de m’associer en 1991 avec un confrère avec qui nous avons racheté la clientèle canine d’un vétérinaire qui partait à la retraite. Depuis 2004, j’exerce seul dans le même cabinet en médecine canine à Toulouse.

Vous avez été tuteur pour la première fois en 2009. Qu’est-ce qui vous avait motivé à remplir ce rôle ? Trouvez-vous que les étudiants d’aujourd’hui sont différents de ceux d’alors ?
J’ai été sollicité en 2009, pour accompagner Déborah qui souhaitait intégrer une École vétérinaire en préparant le concours d’entrée au Lycée Agricole d’Auzeville. Nous avions établi un suivi régulier et des rencontres au sein de ma famille pour essayer de créer un entourage chaleureux, ce qui était important pour une jeune fille éloignée de sa famille et de ses amis, de savoir sur qui compter quel que soit le problème.
Bien sûr, la priorité était le suivi et le soutien pédagogique pendant les études mais aussi le soutien moral et l’aide en cas de petits soucis matériels ou personnels.
Ce rôle de tuteur a permis de réaliser une participation pédagogique à la formation de la jeunesse au sein de la Fondation. C’est une mission que je prolonge, au-delà, avec l’accueil de collégiens en stage de découverte en entreprise dans mon cabinet, car mon métier attire beaucoup de jeunes et je suis très sollicité pour ces stages.
Je n’ai pas eu les mêmes relations avec tous les lauréats que j’ai suivis. Certains étaient, même, embarrassés par le suivi imposé et leurs échanges étaient réduits au minimum !
Au fil du temps, les rapports avec les lauréats se sont un peu distendus, comme s’ils avaient moins besoin de contacts humains ou de présence à leur côté. Parfois l’éloignement géographique en était un peu responsable.

Vous êtes actuellement le tuteur de Lyla TRAYSSAC, comment se passe votre suivi ?
Le suivi de Lyla est différent car c’est souvent elle qui vient vers moi pour me donner des nouvelles dans ses progrès ou ses difficultés passagères. Elle est très méritante car elle vit dans un foyer d’étudiants, éloignée de sa famille. Sa deuxième année en classe prépa lui demande beaucoup de travail et de sacrifices. Elle est courageuse, motivée, avec le moral d’une battante !
Actuellement se pose la grande question de son choix d’orientation entre les études vétérinaires et les études agronomiques. Pour l’aider, je l’ai mise en relation avec Clothilde, une de mes anciennes filleules qui est maintenant Ingénieure Agronome, et qui lui a donné des pistes pour l’aider à découvrir ce métier. C’est un exemple concret de la solidarité qui existe au sein de la Fondation.

Quel regard portez-vous sur le binôme tuteur-lauréat ?
Le lien établi permet un échange très enrichissant pour le tuteur qui assure au lauréat un soutien permanent, différent de celui de la cellule familiale ou du cercle d’amis. De plus, l’expérience professionnelle qui est partagée induit une motivation importante, et cette main tendue permet, parfois, de créer une complicité particulière avec des étudiants très méritants.

D’une manière plus globale, que pensez-vous des actions menées par la Fondation ?
L’attribution des bourses par la Fondation, après une sélection difficile des projets les plus construits et des étudiants les plus motivés, permet aux lauréats de faire des études dans de meilleures conditions financières et matérielles pour obtenir un diplôme. Par la suite, leur emploi donnera, en retour, un élan de dynamisme et d’excellence à toute une région. Cette preuve de générosité pour l’avenir de la jeunesse d’Occitanie à travers la transmission des valeurs de solidarité et par un accompagnement sans failles conduit, souvent, à un tremplin social.

Décembre 2023