Mohamed Alla

 

Mohamed Alla, en Classe Préparatoire ECT (Économique et commerciale, option Technologique), est boursier de la Fondation depuis la rentrée 2022. Le Nîmois de 19 ans, originaire du quartier Pissevin, raconte son entrée dans la vie étudiante.

Quel est votre projet d’étude ?
Après un Baccalauréat Technologique au lycée Albert-Camus (mention Bien), je vise une école de commerce. Ma prépa à Montpellier me donne plus de chances pour entrer dans une des bonnes écoles qui sont sur concours d’entrée. J’aimerais me diriger vers la finance ou la comptabilité.

Venir d’un quartier populaire, comme vous de Pissevin, est-ce un frein à l’accès aux grandes écoles ?
Peut-être que ça ne facilite pas, mais un frein, je ne pense pas. C’est à chaque personne de se donner les moyens en fonction de son objectif. Mais c’est sûr qu’il y a des conditions peut-être plus favorables. Il faut avoir les bonnes fréquentations, se poser les bonnes questions, faire les bons choix. Mes parents m’ont toujours mis en garde à ce niveau-là, même si j’étais quelqu’un d’assez mature.

Le rôle de la famille est-il essentiel ?
Absolument. Mes parents sont vraiment à fond derrière. Ils essaient au maximum de faire en sorte que leurs enfants réussissent. Ma mère m’a toujours dit de faire ce que je voulais. Parfois je lui dis : “La prépa, c’est dur.” Et elle me dit : “C’est toi qui as choisi.” Je suis l’aîné, j’ai quatre frères et quatre sœurs. La famille, c’est ce qui me fait tenir, surtout quand c’est dur, quand j’ai une petite baisse de moral. J’essaie de m’organiser pour rentrer les week-ends sans mettre à mal le travail. Ça me permet de me ressourcer.

Quel est votre quotidien d’étudiant, comment vous adaptez-vous ?
Le rythme est intense, il faut vraiment être régulier. Mais c’est une question d’adaptation. J’avoue que c’est la première fois que je me retrouve tout seul dans un logement. On prend ses marques petit à petit.

Comment la Fondation vous a-t-elle aidé ?
C’est une chance, je me devais de la saisir. La bourse m’a permis de payer mon logement à Montpellier, ainsi que tous les frais annexes. Si la prépa est gratuite pour les boursiers, il y a pas mal de dépenses en plus, des choses auxquelles on ne pense pas forcément, comme l’achat de livres par exemple. Ils ne sont pas forcément obligatoires, mais ils peuvent m’aider à atteindre la meilleure école possible.

Un message à faire passer aux jeunes d’aujourd’hui ?
Certes il y a de la difficulté, mais il faut quand même se donner les moyens. Il y a des moments plus compliqués que d’autres, mais il ne faut pas lâcher. Il faut être réaliste, voir la réalité du terrain, mais en même temps ne pas désespérer.

Avril 2023
Propos recueillis par Alexandra Portlock