Yoann Morvillier

 

Lauréat de la Promotion 2021, Yoann Morvillier est étudiant en 2ème année à Sciences Po Bordeaux. Il effectue actuellement une année de mobilité à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Rencontre.

Vous êtes étudiant dans le supérieur depuis septembre 2021. Comment avez-vous vécu cette rentrée particulière et cette entrée dans la vie étudiante ?
Cette première rentrée dans le supérieur fût entre appréhension et excitation. Originaire des alentours toulousains, c’est à Bordeaux que j’entrais en première année à Sciences Po en septembre 2021. Je me rappelle avoir été très excité et impatient de voir ce que cette nouvelle vie me réservait. Vivre seul, prendre son indépendance et se gérer en autonomie, intégrer un nouvel environnement de vie et de travail, rencontrer plein de nouvelles personnes et se séparer de sa famille, la rentrée dans le supérieur est un véritable bouleversement pour chacun. Si j’étais à la fois très curieux d’intégrer cette école, j’éprouvais aussi beaucoup d’appréhension notamment sur le travail qui m’attendait. J’ai toujours eu peur d’échouer, et se lancer dans l’inconnu n’est jamais facile. Ça n’a pas loupé, et j’étais bien loin d’imaginer ce qui allait m’attendre et l’intensité de travail que j’allais devoir supporter. Si beaucoup de positif en est ressorti, comme la rencontre d’un super groupe d’amis, de réaliser aussi que le domaine d’études dans lequel j’étais était celui qui me correspondait ou encore d’explorer mon gain d’indépendance, pas mal de négatif s’est ajouté à cela. Entre les cours qui n’étaient vraiment pas faciles pour moi, beaucoup de stress à gérer également, j’ai un peu survolé l’étape des repas et perdu beaucoup de poids en peu de temps. Mais je tiens vraiment à ne conserver que le positif, car ce fût la rentrée la plus passionnante et enrichissante jamais vécue, et surtout celle durant laquelle je me suis senti le plus heureux.

Pourquoi avoir choisi ce cursus ? Quel est votre objectif professionnel ?
Ce cursus m’est un peu tombé dessus par hasard. Je me suis toujours un peu prédestiné au Droit par défaut, mais c’est durant mon année de terminale qu’on m’a recommandé de passer les concours Sciences Po (école dont je ne connaissais absolument pas l’existence). J’ai donc passé les concours sans vraiment trop avoir le temps de les préparer, et je les ai eus ! J’ai toujours été attiré par les relations internationales, et c’est pour cette raison que Bordeaux a été un choix logique pour moi étant donné sa spécialisation sur le monde international (notamment par son master Bordeaux International Relations Degree). De plus, Sciences Po propose en deuxième ou troisième année selon les établissements une année à l’étranger à laquelle je portais beaucoup d’intérêt. Cela représente pour moi une opportunité en or de découvrir de nouveaux horizons, de nouveaux environnements de travail et de nouveaux systèmes éducatifs et pédagogiques. Cette inclusion dans le cursus a joué son importance dans mon choix de rejoindre cette école. Je ne regrette en rien le choix de ce cursus très enrichissant et pluridisciplinaire, avec des professeurs et enseignements de grande qualité. L’étude des sciences sociales est si vaste qu’il y en a pour tous les goûts, c’est à chacun sa passion. C’est une école qui reste à taille humaine, ce qui peut être parfois rassurant plutôt que faire le grand saut dans l’université directement avec des milliers d’élèves. Mes objectifs professionnels sont encore à préciser, je m’intéresse vraiment à beaucoup de domaines assez différents, et je compte sur mon cursus pour m’aider à préciser ma vocation. Entre la diplomatie, la fonction publique ou la politique, mon cœur balance. Mon objectif professionnel principal est de trouver la vocation qui me rendra heureux au quotidien et me permettra d’embellir mes journées de travail une fois mon diplôme en poche. Mais l’heure n’est pas encore à cela, il me reste encore quelques années à passer sur les bancs de l’école…

Comment avez-vous connu l’existence des Bourses Actives ?
J’ai connu l’existence de la Bourse Active par le biais de tracts qui étaient affichés dans mon école. Venant d’une famille modeste, je savais que pour pouvoir me consacrer pleinement à mes études, j’aurai besoin de soutien, alors j’ai postulé sans grande conviction d’être retenu.

Quel souvenir gardez-vous de votre oral de sélection ?
Ce fut une journée, vraiment riche en émotions. L’oral se tenait à Toulouse, et j’étais déjà très surpris de faire partie des sélectionnés pour l’oral. J’avoue ne pas avoir préparé grand-chose, voire rien du tout, j’ai compté sur la carte de l’authenticité et je me suis fait confiance pour montrer au jury qui j’étais. Je me rappelle être tombé sur un jury vraiment très gentil et très bienveillant, ce qui m’a rapidement mis à l’aise. Ce fût un entretien plutôt émouvant pour moi lorsque j’ai dû répondre à leurs questions concernant mon intérêt pour les Bourses Actives, et mes besoins d’aides. J’ai répondu le plus honnêtement possible en tentant de contenir mon émotion tant bien que mal, ce n’était vraiment pas facile, mais j’ai fait au mieux. Je garde globalement un vraiment bon souvenir de cet oral, car le défi de m’ouvrir aux jurys aura été relevé.

Vous bénéficiez du soutien d’une tutrice, Aurore Delbosc (Lauréate 2018 de la Fondation). Comment se passent les échanges avec elle ?
Aurore est formidable. Et je veux bien la plaindre parce que je ne suis pas toujours facile à gérer en période de stress intense. Elle a toujours été très présente pour moi et accessible à tout moment, et elle aura été un soutien non-négligeable qui m’aura réellement aidé. Son expérience à Sciences Po Toulouse et nos conversations ont vraiment permis de me rassurer dans mes moments de doutes sur mes capacités. Cela fait du bien d’avoir une personne à qui s’ouvrir et qui sait quoi vous dire car elle est passée par là. Nos échanges se sont toujours très bien passés, elle a toujours été très gentille avec moi, et je suis très reconnaissant pour son accompagnement jusqu’à aujourd’hui. Le tutorat est vraiment une chance formidable lors d’une première année dans le supérieur, car on se sent moins seul, et notre tuteur est toujours là pour nous aider à comprendre le fonctionnement et les rouages des choses, ce qu’Aurore a fait à merveille.

Qu’espérez-vous du soutien de la Fondation et du réseau des lauréats dont vous faites désormais partie ?
 C’est difficile d’espérer mieux à vrai dire tant leur engagement est complet. Je ne peux qu’espérer la continuité du soutien entre lauréats et du renforcement de ce réseau solidaire et bienveillant au fil des promotions ainsi qu’un accompagnement jusqu’à la fin de mes études afin d’avoir tous les outils en main pour valider mon diplôme sans être emprisonné par une situation financière ou une classe sociale souvent peu prédestinée à l’avenir auquel j’aspire.

Septembre 2022