Lisa Ros, en échange à l’Université d’Oxford

 

Lisa Ros a rejoint le programme des “Bourses Actives” en septembre 2018. Étudiante en Licence Lettres modernes à la Sorbonne et à l’IEP à Paris, elle effectue actuellement son année de césure, entre l’Angleterre et la France.

Je suis étudiante à Sciences Po Paris et j’effectue en ce moment l’échange à l’étranger obligatoire pour tous les étudiants de troisième année. Très littéraire, j’ai toujours apprécié les langues et la littérature. En parallèle de mes études à Sciences Po, je suis également en licence de Lettres Modernes à la Sorbonne, et à travers les cours de Littérature Comparée, j’ai étudié des œuvres de plusieurs pays différents. J’ai développé un attrait pour la littérature anglo-saxonne et au moment de choisir ma destination pour mon année d’échange, j’ai tout de suite décidé de partir au Royaume-Uni. J’ai candidaté pour intégrer le département de Modern Languages and Literature de l’Université d’Oxford, et j’ai eu la chance d’être acceptée.

Malgré les difficultés causées par l’épidémie de Covid-19, j’ai pu partir de septembre à décembre 2020. J’ai énormément apprécié ce trimestre et les cours que j’ai pu suivre. J’ai découvert un système complètement différent, aux antipodes de ce que j’ai toujours connu en France. La particularité d’Oxford réside dans l’existence de Tutorials, c’est-à-dire de cours particuliers en groupe de deux ou trois élèves (voire un seul élève) pour un professeur. Les étudiants se voient attribuer leur Tutor en fonction du sujet qu’ils souhaitent étudier, et le programme des leçons est extrêmement malléable pour permettre au Tutor et à ses élèves d’approfondir au maximum. Les séances de Tutorials suivies pendant ce semestre, sont l’une des expériences académiques les plus enrichissantes que je n’ai jamais eues. J’ai pu choisir un sujet qui me passionne et découvrir de nombreuses œuvres littéraires anglo-saxonnes. J’ai aussi dû m’habituer à une toute nouvelle forme de dissertation, l’essay, et j’ai été forcée d’abandonner douloureusement le fameux « thèse-antithèse-synthèse » à la française. Dans mes devoirs, je devais présenter mes propres idées et interprétations et les soutenir avec mes arguments. J’étais donc très loin de la neutralité traditionnellement exigée dans les examens de Sciences Po. C’est un exercice difficile mais très intéressant, qui m’a appris à présenter et structurer mes idées. D’un point de vue académique, j’ai vécu une expérience incroyable.

J’ai aussi acquis une grande indépendance. J’ai aménagé seule, fait face à plusieurs cauchemars administratifs liés au Brexit, vécu un confinement loin de ma famille. Cela m’a fait grandir, devenir un peu plus adulte. A cause des restrictions liées au Covid, il a cependant été compliqué de rencontrer d’autres étudiants et de tisser des liens à Oxford. J’ai heureusement pu compter sur mes colocataires pour égayer mes week-ends et j’ai eu droit aux traditionnels formal dinners en costume et robe de cocktail organisés par l’Université.

Après ce trimestre, je suis rentrée en France pour les fêtes de fin d’année et je n’ai pas pu retourner au Royaume-Uni à cause du confinement mis en place début janvier. J’ai donc suivi mon second semestre en distanciel. J’ai donc découvert la frustration d’être en échange à l’étranger…depuis chez soi. Si tout va bien, je pourrais retourner à Oxford en avril pour un dernier trimestre, qui je l’espère sera moins perturbé par le virus.

Cet échange a été pour moi l’occasion de m’enrichir énormément sur le plan académique. Malgré les obstacles, j’ai acquis en maturité et en débrouillardise et même si j’aurais souhaité qu’elle soit plus « normale », je ne regrette pas du tout cette année à l’étranger. Peu importent les circonstances, c’est une expérience unique.

Mars 2021