Jade Castillo
À l’issue de son bac professionnel « technicien d’études du bâtiment, assistant architecte » au Lycée Marillac de Perpignan, Jade Castillo a candidaté pour les Bourses Actives de la Fondation Groupe Dépêche. C’était en 2017. Rencontre.
Pourquoi avoir choisi de passer un bac professionnel « technicien d’études du bâtiment, assistant architecte » au lycée Marillac ?
Au départ, je dois reconnaître que c’était plutôt un choix par défaut. Je pratiquais la natation synchronisée à haut niveau à Saint-Cyprien, ce qui me prenait jusqu’à 15 à 20 heures par semaine. Je n’avais pas su entrer dans un cursus sport-études, j’ai donc opté pour un bac professionnel qui me laissait un peu de temps pour le sport. Et comme j’avais une attirance pour l’architecture, je me suis inscrite dans ce lycée.
Pourquoi l’architecture ?
Mon père, dont je suis très proche, a été architecte naval mais je ne l’ai jamais vu travailler ou dessiner des plans. Mon parcours personnel est un peu compliqué et j’avais envie d’un métier qui me permette de construire le bonheur des autres. J’aime aussi le côté artistique de la discipline qui permet de développer ma créativité et l’idée de laisser une trace.
Quel souvenir gardez-vous de vos années lycée ?
Une rencontre exceptionnelle avec un professeur d’architecture, Magalie Ranchon qui a su tirer le meilleur de moi. Elle m’a consacré beaucoup d’heures pour m’aider à préparer le concours des écoles d’architecture et je trouve que c’est admirable. D’ailleurs, je la revois toujours avec plaisir quand je reviens à Perpignan.
Vous avez intégré l’école d’architecture de Talence, c’est un sacré défi !
Oui, d’autant plus que nous ne sommes pas nombreux à venir d’une filière professionnelle. J’ai même eu le sentiment, pendant que je passais les concours, que ceux qui comme moi, avaient passé un bac pro, nous étions un peu mis à l’écart …
Votre cursus vous a permis de bien vous préparer puisque vous avez eu le concours.
Oui c’est vrai. J’ai tenté six écoles et j’ai été reçue aux six. J’ai choisi Bordeaux pour quitter un peu le sud et parce que cette ville m’attire.
Comment se passe cette première année ?
Bien, même si c’est compliqué et que les heures de sommeil sont parfois rares. On est loin de l’image de la vie étudiante festive. Mes soirées, je les passe principalement à l’école à découper du carton ! Mais les efforts paient, je suis presque major de ma promotion. En plus, l’ambiance est bonne, il y a une bonne entraide entre les étudiants.
Vous êtes Lauréate de la Fondation Groupe Dépêche en 2017. Pourquoi avoir postulé et que vous a-t-elle apporté ?
C’est la secrétaire du lycée qui m’en a parlé et qui m’a conseillé de postuler puisque mes résultats étaient bons. Avoir été sélectionnée m’a permis de gagner en confiance. Autour de moi, de nombreuses personnes me disaient que je ne réussirais pas à entrer dans une École d’architecture, que c’était trop ambitieux pour moi qui étais en Bac Pro. La Fondation a cru en moi, elle m’a valorisée. Aujourd’hui, savoir que j’ai son soutien me motive, j’ai envie de continuer à être brillante. La Fondation, c’est comme une petite famille, j’y trouve un esprit bienveillant qui fait du bien. Je l’ai ressenti tout de suite, le jour où j’ai passé l’oral. Le jury n’était pas là pour me dévaloriser et me prendre de haut. Au contraire !
Vous avez aussi une tutrice qui vous accompagne ? En quoi est-ce utile ?
Au-delà de l’aide financière, très importante de la Fondation, le soutien de ma tutrice, une ancienne lauréate, aujourd’hui ingénieur en urbanisme et aménagement, est essentiel. Notamment dans les périodes de doute où j’aurais pu baisser les bras. Elle m’a remotivée et me suit régulièrement. C’est un sacré plus.
Mai 2018