Damien Cabot – Cinq mois en Argentine

 

Lauréat de la Promotion 2017, Damien Cabot est actuellement en Master 1 Conseil et Expertise en Action Publique à Sciences Po Toulouse. De juillet à décembre 2019, il s’est expatrié en Argentine dans le cadre de ses études.

Actuellement étudiant en Master à Sciences Po Toulouse, j’ai eu l’occasion d’effectuer un semestre d’études à l’étranger lors de ma troisième année. Mon établissement disposant de nombreux partenariats avec des universités situées sur tous les continents, les possibilités qui s’offraient à moi étaient nombreuses. Après réflexion, c’est vers l’Amérique latine que je me suis tourné : cette région, culturellement et historiquement riche, m’intéresse depuis plusieurs années. L’idée de pouvoir perfectionner mon niveau d’espagnol fut également un élément déterminant. S’il n’est pas nécessaire de parler parfaitement la langue du pays dans lequel on s’apprête à s’installer, mieux vaut avoir de bonnes bases dès le départ : cela permet de ne pas se perdre dans les formalités administratives, et de s’intégrer plus facilement une fois sur place. Les progrès se font ensuite de jour en jour, de manière très rapide.

Après quelques semaines d’hésitation j’arrête définitivement mon choix : ce sera l’Argentine. Je m’envole pour Buenos Aires le 22 juillet 2019, pour une durée de cinq mois. Après de nombreuses heures d’attente et de vol, ponctuées par quelques péripéties douanières, me voilà fin prêt à débuter cette nouvelle période de ma vie.

Les premiers jours sont forts en émotion : l’hésitation liée à la perte de repères laisse progressivement place à l’excitation de la découverte d’un nouvel environnement, dont on a encore tout à apprendre. En ce sens, l’entrée à l’université d’accueil constitue un tournant, car c’est dans ce cadre que se font les premières rencontres avec des étudiants venus du monde entier.

D’un point de vue universitaire, cette expérience nous confronte à une nouvelle manière de travailler. Si l’apprentissage dans une autre langue peut s’avérer déconcertant dans un premier temps, les professeurs font souvent preuve d’une grande disponibilité pour aider les étudiants étrangers à suivre au mieux les enseignements dispensés. Pour ma part, j’ai fait le choix de suivre des cours de sciences politiques, de sociologie et d’histoire à l’UNSAM (Universidad Nacional de San Martin). En partie centrés sur l’Argentine ou sur l’Amérique Latine, ces cours m’ont permis d’avoir accès à des auteurs et des textes peu connus en Europe, et de bénéficier de l’expertise de mes professeurs sur ces sujets.

Bien que l’université occupe une place centrale dans un semestre à l’étranger, cette expérience offre également l’occasion de faire des rencontres et des voyages. Ainsi, j’ai eu l’occasion de me rendre dans plusieurs régions d’Argentine, mais également de visiter certains pays voisins. De Salta à Iguaçu en passant par Cordoba, j’ai profité de mon temps libre et du coût raisonnable des transports pour découvrir de nouvelles réalités, parfois très différentes de ce que j’avais appris à connaître à Buenos Aires. Partir à l’étranger constitue en soi une rupture dans la routine que nous menons au sein de nos universités respectives, auprès de nos familles et amis. Il peut donc être intéressant de saisir cette occasion pour diversifier cette expérience avant de reprendre un mode de vie plus « classique » à notre retour en France.

Ces cinq mois en Argentine auront aussi été parsemés de moments plus délicats, desquels il faut avoir conscience afin de se départir de la vision idyllique et romanesque souvent véhiculée par les récits d’expériences à l’étranger. L’éloignement des proches, l’absence partielle de repères et le dépaysement sont autant de phénomènes face auxquels nous sommes inégaux, et qui peuvent sporadiquement compliquer une telle expérience. Cependant, et rétrospectivement, cela ne doit pas en occulter tous les bénéfices et avantages induits.  

En tant qu’étudiant comme en tant qu’individu, ce semestre d’études à l’étranger m’aura permis de grandir, de progresser et de m’affirmer. Plus d’un an après mon retour, je garde encore le souvenir d’une expérience unique, balisée de voyages enrichissants et de rencontres inoubliables.

Mars 2021