Othman El Kachtoul
Durant son cursus universitaire, plusieurs personnes lui ont apporté “sans contrepartie ni intérêt immédiat” un concours moral et matériel … Othman El Kachtoul, 42 ans, natif de Tanger, ne l’a jamais oublié. C’est pour cette raison que ce Représentant Permanent adjoint de la France auprès du Conseil de l’Europe à Strasbourg depuis septembre 2016 a accepté d’être l’un des nombreux tuteurs de la Fondation Groupe Dépêche. Depuis la dernière rentrée universitaire, il soutient “du mieux qu’il peut” le jeune Florian Martinez, étudiant à Sciences-Po Strasbourg.
Quelles sont vos fonctions au sein de la Représentation Permanente de la France auprès du Conseil de l’Europe ?
Il s’agit de représenter et défendre la position française, définie au préalable par le Quai d’Orsay, le cas échéant en interministériel au sein du Conseil de l’Europe. J’assiste l’Ambassadeur dans la conduite de la Représentation Permanente et en assure l’intérim en cas d’absence. Je prépare avec l’Ambassadeur, les autres collègues et la Direction des Nations Unies et des organisations internationales du Ministère des Affaires Étrangères et du Développement International, les réunions hebdomadaires du Comité des délégués des Ministres, l’organe exécutif du Conseil de l’Europe. Je représente la France lors des réunions mensuelles des groupes de rapporteurs PBA (Programme, Budget, Administration), DEM (Démocratie) et EXT (Relations Extérieures du Conseil de l’Europe) et je rédige des comptes-rendus de ces réunions. Je dois donc maintenir des contacts étroits et réguliers avec les représentants des autres États membres de l’Union Européenne, ce qui implique des relations suivies avec l’ensemble des représentations diplomatiques présentes à Strasbourg.
Quel a été votre cursus universitaire avant d’occuper ces fonctions ?
Mon parcours n’est pas typique de celui d’un diplomate français : je suis à l’origine ingénieur de formation. J’ai obtenu un diplôme d’ingénieur en matériaux de l’École Nationale des Ingénieurs de Sud-Alsace et un diplôme d’Études Approfondies en sciences de l’ingénieur. Après un DESS en administration des entreprises à Strasbourg, j’ai travaillé au sein d’une grande centrale d’achat française en tant qu’acheteur, puis comme responsable d’un groupe d’achat.
Que pensez-vous de La Fondation Groupe Dépêche ?
Malgré un développement significatif au cours des dernières années, le modèle de fondation d’entreprise, pourtant bien répandu dans le milieu d’affaires anglo-saxon, n’est pas assez développé en France. C’est une marque d’engagement philanthropique et un signe de responsabilité envers la société de l’entreprise. La Fondation Groupe Dépêche est un exemple à suivre.
Qu’est-ce qui vous a motivé pour être tuteur ?
C’est aussi pour moi le moyen de renouer le lien avec le milieu académique. Dans d’autres pays, comme les États-Unis, le parcours des hauts fonctionnaires est beaucoup moins linéaire qu’en France. J’ai rencontré plusieurs diplomates américains qui, entre deux missions ou à l’occasion d’un changement d’administration, travaillent dans des universités et des think-tanks. En France, la frontière entre l’administration et l’université est relativement étanche. Je me replonge donc avec d’autant de plaisir dans le milieu universitaire strasbourgeois que Florian étudie dans le même bâtiment que je fréquentais il y a vingt ans !