Thierry Carrère : « Tout projet sera apprécié avec équité »
Membre du comité d’excellence de la Fondation, tuteur et créateur du Concours Régional d’Éloquence, le Bâtonnier Thierry Carrère répond à nos questions.
Pourquoi avoir rejoint la Fondation ?
D’abord parce que l’idée de départ, à l’image de notre présidente, est généreuse. Elle correspond aussi en plusieurs points à mon métier d’avocat. La Fondation est là pour faire basculer dans le bon sens des destins. Certains jeunes se disent qu’ils ont toutes les raisons du monde de ne pas arriver à certains niveaux d’études. Nous les aidons en leur montrant qu’au contraire c’est possible. Certains avenirs leur sont accessibles. C’est pour nous une grande satisfaction. Leur réussite est notre récompense.
Comment se passe la sélection des candidat(e)s ?
Il y a d’abord un examen des dossiers. On recueille un très grand nombre d’éléments. Une étude approfondie et collective est faite. C’est un collège qui se prononce. Cela permet de croiser des réflexions, des impressions, des idées. Celles et ceux qui sont retenu(e)s sont ensuite convoqué(e)s à un oral. Là, nous entendons les projets et nous pouvons alors mieux apprécier les différents profils. Certains ne se livrent pas spontanément, nous les aidons à le faire. Notre curiosité est stimulée à chaque instant !
Quel est votre rôle de tuteur ?
Les tutrices et tuteurs épaulent les jeunes durant leurs études. Il y a un lien qui se crée et s’installe. Il faut être à l’écoute. Le suivi doit être rigoureux. Nous observons les notes, le parcours dans son ensemble, une grande confiance est nécessaire pour que cela fonctionne. Mais il s’agit aussi d’encourager, et parfois de tendre des perches lorsque l’étudiant hésite à se confier. Certains le font moins facilement que d’autres, il est important d’être là avec eux … Le concours d’éloquence donne aussi la parole aux jeunes.
Qu’en est-il dix ans après sa reprise par la Fondation ?
Relancer ce concours créé du temps où j’étais bâtonnier est une volonté de Marie-France Marchand-Baylet. Nous l’organisons tous les ans avec les rectorats des académies de Toulouse et Montpellier sur la thématique des droits de l’Homme. Il permet aux lycéens de travailler ensemble en étant convaincus de l’importance de l’oralité. Il faut rendre hommage aux professeurs pour la qualité de leur investissement. Le résultat est bluffant. Les réflexions collectives des classes débouchent, tous les ans, sur de magnifiques prestations orales. Ce travail en commun avec l’Éducation Nationale est pour nous très enrichissant. Là encore, le destin peut basculer. On découvre que certains deviennent de brillants orateurs.
Quels conseils donneriez-vous à celles et ceux qui veulent candidater aux bourses de la Fondation ?
À ceux qui s’interrogent de candidater ou pas, je leur dis de foncer et d’aller jusqu’au bout. Et de faire acte de candidature le plus sincèrement possible. Ils doivent montrer ce qu’ils sont vraiment et quel est leur projet. Tout ce qu’ils feront sera apprécié dans une dimension de bienveillance et d’équité. Il n’y a pas ici de tirage au sort !
Propos recueillis en mai 2019