Laurent Thieffaine : « Apporter une certaine expertise »

Laurent Thieffaine, en quoi consiste le rôle de membre du Comité d’Excellence de la Fondation ?
Il s’agit avant tout de donner son avis sur les choix des étudiants, de les orienter, de leur donner un vrai coup de main, une marche à suivre dans la constitution des dossiers, dans l’approche des entretiens. Et d’apporter une certaine expertise née d’une expérience reconnue par nos parcours respectifs.

Justement, quel est le vôtre ?
J’ai d’abord eu un parcours classique comme professeur puis j’ai passé le concours de personnel de l’Éducation Nationale. Depuis 2003, je suis dans la direction d’établissements scolaires (collèges et lycées) avant de vivre une parenthèse extraordinaire pendant plus de 4 ans comme directeur de cabinet des différents Recteurs d’Académie. Je suis enfin revenu à mes premiers amours comme proviseur du lycée Champollion de Lattes.

Que pensez-vous de l’action menée par la Fondation ?
La Fondation et sa présidente Marie-France Marchand-Baylet, ont tout simplement répondu à une nécessité (380 dossiers déposés sur l’ex-Languedoc-Roussillon en 2016). Elle a vu juste en donnant des moyens à ceux qui n’en ont pas forcément et en offrant une chance à des jeunes ambitieux de réaliser leurs rêves. Du début à la fin de ce processus, ce qui prédomine, c’est la bienveillance.

Que leur apporte cette bourse ?
Au-delà de l’aspect financier qui est essentiel évidemment, c’est l’accompagnement sous forme de tutorat qui me paraît primordial. Pendant trois ans, le (ou la) jeune va être suivi(e) par un expert au cours d’entretiens réguliers, de conseils et de bilans pour mener à bien leurs projets. Je me souviens avoir été tuteur d’un lauréat, on a beaucoup discuté, échangé et j’ai moi aussi beaucoup appris. Surtout, la Fondation apporte son carnet d’adresses, ce qui peut ouvrir des portes pour la suite.

Est-ce difficile de faire partie du jury ?
Non pas du tout car c’est un échange et non un examen, mais on aimerait toujours leur donner plus. On est là pour les accompagner, pas pour les traumatiser. Nous sommes deux et toujours d’une sincère indulgence. Il s’agit de repérer les dossiers les plus prioritaires et de les lancer dans le grand bain. Ce qui m’a le plus marqué au cours de ces expériences, c’est la volonté de ces jeunes de vouloir se surpasser et d’aller au bout de leurs ambitions. C’est une vraie chance de les côtoyer.

Propos recueillis en mai 2019