Deux soirées musicales pour un hommage à la communauté éducative

Montage pianistes

La rentrée de la Fondation a été marquée par deux Soirées-Concerts, organisées dans le cadre de la 41e édition du « Festival Piano aux Jacobins », où nous avons eu le plaisir d’accueillir les acteurs qui soutiennent nos actions.

Cette année, toutefois, ces soirées musicales ont été différentes puisqu’elles ont été couplées à la Soirée Annuelle. En complément de la présentation des activités de la Fondation, et compte-tenu de l’actualité, un hommage appuyé aux enseignants et à la communauté éducative a été rendu par les différents intervenants.

Jeudi 24 septembre, Marie-France MARCHAND-BAYLET, notre Présidente, a souhaité dans son discours (voir-ci-dessous) mettre à l’honneur la formidable mobilisation de l’Éducation Nationale dans le suivi des élèves pendant le confinement et la crise qui se poursuit. Elle a ainsi souligné l’importance du rôle des enseignants « qui, souvent, mal reconnus et mal payés, font l’un des plus difficiles du monde mais aussi l’un des plus beaux ». Après des témoignages vidéo de nos lauréats, tuteurs, partenaires et membres du comité d’excellence, l’hommage aux équipes éducatives s’est poursuivi avec l’intervention de différents acteurs institutionnels. La soirée s’est clôturée à Montpellier, au Théâtre Jean-Claude Carrière mis à disposition par Kléber MESQUIDA, Président du Département de l’Hérault, que nous remercions chaleureusement, avec les notes de la pianiste Célia ONETO BENSAID qui a proposé un programme « États-Unis ».

Pour cette soirée, Christophe MAUNY, IA-DASEN 34, représentant Sophie BÉJEAN, Rectrice de la Région Académique Occitanie – Rectrice de l’Académie de Montpellier; Dolorès ROQUÉ, Conseillère Régionale représentant la Présidente de la Région Occitanie Carole DELGA, Renaud Calvat, représentant à la fois Kléber MESQUIDA, Président du CD34 et Michael DELAFOSSE, Maire de la Ville de Montpellier et Président de la Métropole, nous ont fait l’honneur de leur présence.

Lundi 28 septembre, le théâtre du Casino Barrière de Toulouse a accueilli l’édition C’est Solène PÉRÉDA, qui a clôturé la soirée avec un récital essentiellement porté par des « compositrices oubliées ».

Nous avons eu le plaisir d’accueillir Mostafa FOURAR, Recteur l’Académie de Toulouse et Chancelier des Universités et Nadia PELLEFIGUE, Vice-Présidente, représentant Carole DELGA, Présidente de la Région Occitanie.

Ces deux soirées-concerts, nous ont permis d’accueillir mécènes et partenaires, membres du Comité d’Excellence, lauréats et tuteurs de la Fondation, collaborateurs du Groupe, mais aussi fidèles abonnés et annonceurs.

Lire les articles de Midi Libre à propos de la soirée à Montpellier : Un piano plein de belles couleurs / L’hommage à la communauté éducative
Lire l’article de La Dépêche du Midi à propos de la soirée à Toulouse : Les notes d’espoir de la Fondation Groupe Dépêche
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Extrait du discours de la Présidente, Marie-France Marchand-Baylet à l’occasion des soirées-concerts de la Fondation

[…]

La soirée de notre Fondation est un peu spéciale cette année … comme tant d’autres évènements.

Nous avons en effet regroupé des éléments de notre Soirée Annuelle et notre Concert, en partenariat avec le Festival « Piano aux Jacobins» dont je remercie Paul-Arnaud Pejouan, son Directeur, pour notre partenariat et j’allais dire notre long compagnonnage pour la promotion des jeunes talents, tant il est vrai que la musique – particulièrement en ces temps chaotiques – adoucit l’existence.

Notre soirée musicale a été initiée pour remercier chaque année celles et ceux qui accompagnent la Fondation et lui permette de développer ses actions : le Comité d’Excellence, les tutrices et tuteurs, les coordinatrices et coordinateurs pédagogiques qui accompagnent les jeunes – les membres des différents jurys du Concours Régional d’Éloquence, nos partenaires-mécènes, les collaborateurs du Groupe Dépêche qui s’investissent dans ce projet. Également, les élus des collectivités, les membres de l’Éducation Nationale, qui nous soutiennent, et plus largement nos annonceurs et nos lecteurs qui permettent à notre entreprise de remplir sa mission d’information mais également son engagement de solidarité.

À toutes et tous, un grand Merci.

Le 2 octobre prochain nous fêterons le 150ème anniversaire de la naissance de La Dépêche du Midi. Ce quotidien qui est le cœur de notre Groupe, son ADN, est né pendant la guerre de 1870, il a accompagné depuis, la République dans tous ses combats et tous ses soubresauts, en maintenant, toujours, sa ligne directrice, ancrée dans ses valeurs fondatrices : humanisme, laïcité, et valeurs républicaines.

Dans ce droit fil, il y a 13 ans, nous avons créé la Fondation du Groupe Dépêche, à but social et éducatif. Considérant que les valeurs de notre Groupe devaient se porter au-devant des générations montantes auxquelles, convenez-en avec moi, nos générations, collectivement, ne laissent pas un très bel héritage : réchauffement climatique, violence de la société, perte des valeurs, chômage, incertitude du lendemain, … pas brillant comme bilan …

Avec la Fondation nous tentons d’apporter un soutien à la jeunesse de notre Région. Tout d’abord, avec les bourses actives, grâce auxquelles nous accompagnons chaque année 250 jeunes, mais aussi avec le « Conservatoire des métiers d’Occitanie » pour les aider dans leur recherche d’un métier à exercer au plus près de leurs racines, et enfin, en permettant une réflexion sur des sujets majeurs, grâce au « Concours Régional d’Éloquence », ouvert à toutes les classes de seconde de l’ensemble des lycées de la Région, organisé en partenariat avec les rectorats et la Région Occitanie.

Tout naturellement lorsque le Groupe Midi-Libre a rejoint, en 2015, le Groupe Dépêche, nous avons étendu les activités de la Fondation à l’ensemble de l’Occitanie.

Pour tous nos programmes nous travaillons étroitement avec l’Éducation Nationale.

La pandémie, inédite, que nous connaissons depuis mars et que nous vivons encore aujourd’hui, a mis en exergue un certain nombre de réalités.

Nous avons pu mesurer combien ce ne sont pas les métiers les mieux payés et les plus considérés qui étaient les plus utiles à notre vie, voire à notre survie.

Aussi, nous avons collectivement, remercié chaleureusement les soignants, oh combien valeureux et indispensables en cette période, mais aussi les personnels de la grande distribution, les éboueurs, les facteurs, les employés des collectivités, les pompiers.

Tous ces professionnels qui ont été des citoyens exemplaires par leur mobilisation et l’abnégation de leur engagement.

Je voudrais ce soir, devant vous, rendre spécialement hommage à une autre catégorie de la population, qui s’est magnifiquement mobilisée, dans des conditions souvent très difficiles, et qui n’a pas été remerciée et félicitée comme il se devrait. Je veux parler de la communauté éducative et du corps enseignant.

Je n’ignore pas que, comme dans toute communauté il y a quelques regrettables exceptions, mais leur nombre est infime, comparé à toutes celles et à tous ceux qui, dignes héritiers des « hussards noirs » de la République, ont permis à notre société de résister, aux élèves petits et grands de ne pas décrocher et aux parents de tenir le choc.

Précisément, les parents, qui pendant quelques semaines ont dû suivre de près le travail scolaire de leurs enfants, à domicile, et ont ainsi mieux mesuré ce que les métiers de l’enseignement exigent de compétences, de patience, d’initiative, de dévouement à l’intérêt général, aux jeunes et à la République.

Au-delà de l’urgence sanitaire, l’un des enjeux principaux de la lutte contre la COVID est de déterminer si nous saurons, malgré les obstacles, sauver cette génération et mieux que la sauver, lui donner les outils supplémentaires – l’altruisme, la résistance, l’imagination – pour se former, se construire et construire une société plus ouverte, plus résiliente, plus apaisée.

Toute crise est à la fois une difficulté et une opportunité.

Honneur et hommage donc à nos enseignants qui, souvent, mal reconnus et mal payés, font l’un des plus difficiles métiers du Monde, mais aussi l’un des plus beaux et des plus essentiels.

Cette réussite dans le suivi des élèves a été réalisée également grâce à la collaboration avec les services de l’État, l’ARS, les collectivités territoriales et l’ensemble des acteurs dont la mobilisation exemplaire dans ce contexte est à saluer.

Cet engagement pour une continuité pédagogique pendant la crise, c’est celle de la République, car au cœur de la République il y a l’École et au cœur de l’École il y a le Savoir.

Le Savoir, c’est-à-dire, la promesse d’autonomie grâce à la connaissance transmise à tous, et partout, par celle ou celui qui est dépositaire de ce projet et qui s’appelle le professeur : à l’école, au collège, au lycée … et dans le supérieur.

N’y voyez pas une nostalgie mais une conviction : j’aimais le mot « instituteur » car il mêlait en une même mission « institution et tuteur », autrement dit l’espace commun qu’est l’école et le métier hors du commun qu’est celui d’enseigner – des savoirs bien sûr – mais aussi des valeurs qui permettent d’être soi-même avec les autres, d’être égaux et différents, de penser par soi-même pour être pleinement citoyen.

Ce que nous a rappelé cette période, hélas pas terminée, c’est l’importance du lien entre celle ou celui qui transmet et celle ou celui qui s’instruit, lien qui est un échange, un partage, une rencontre, même si l’autorité du maître doit prévaloir car elle est celle des enseignements qu’il ou elle dispense.

Ce lien entre cet insti-tuteur, cette insti-tutrice et ses élèves, tous, en même temps que chacun, est le socle crucial de notre vie collective.

Voilà pourquoi on parle « d’Éducation Nationale » car si la Nation est notre maison, l’École en est sa fondation.

Que l’enseignement soit général ou professionnel, ce lien est celui de toute une vie.

C’est celui auquel Albert Camus, après avoir reçu à Stockholm le prix Nobel de littérature, lui, l’enfant élevé dans un quartier populaire d’Alger, par une mère seule ne sachant ni lire ni écrire, c’est ce lien du savoir forgé à l’école communale que Camus célébra en rédigeant une lettre à Monsieur Germain, son instituteur.

C’est un texte bref et bouleversant, où l’auteur de La Peste et des Justes, couvert des honneurs qu’il n’aime guère, écrit que le Nobel ne trouve de sens à ses yeux que par et pour Monsieur Germain. Voici comment s’achève son message :

« (Ce prix est) une occasion pour vous dire ce que vous avez été, et êtes toujours pour moi, et pour vous assurer que vos efforts, votre travail et le cœur généreux que vous y mettiez sont toujours vivants chez un de vos petits écoliers qui, malgré l’âge, n’a pas cessé d’être votre reconnaissant élève. Je vous embrasse, de toutes mes forces.

Albert Camus ».

L’hommage sincère et humble de Camus à Monsieur Germain, c’est celui que nous devons aux membres de la communauté éducative aujourd’hui. Car, comme Camus, nous n’avons pas cessé d’être des élèves reconnaissants à nos professeurs, et comme Camus, comme nous, comme les générations qui les ont précédés, les élèves de 2020 ont pu apprendre et comprendre grâce à l’école, y compris lorsque celle-ci, pour cause d’épidémie, avait ses portes closes.

« École » s’écrit en cinq lettres tout comme « merci ». Voilà pourquoi, ici rassemblés, nous devons dire un grand MERCI à l’école.